(English follows the french description)

Le projet From the Basement est né à la fin de 2015. Guy Thouin, batteur prolifique et membre fondateur du Quatuor de Jazz Libre du Québec (1967-1972), fait alors appel au saxophoniste et improvisateur chevronné Félix-Antoine Hamel pour relancer le heArt Ensemble (groupe originellement fondé par Thouin en 1986). Depuis, à chaque semaine, le duo - régulièrement rejoint par des invité(e)s issus de divers horizons - se réunit dans le sous-sol de Thouin, afin d’improviser et d’explorer des thèmes datant des diverses époques de la carrière du batteur ou nouvellement écrits pour cette nouvelle mouture de l’ensemble.

Oréade présente le résultat d’une intense période d’expérimentation en trio avec la harpiste Marilou Lyonnais-Archambault . La participation de cette dernière a contribué à enrichir le langage de l’ensemble de nouvelles possibilités stylistiques. Tout au long de l’album, la musique du heArt Ensemble prend des directions formelles insoupçonnées; à un free jazz à la fois viscéral et méditatif s’ajoutent de surprenantes sonorités industrielles, le tout porté par un fort souci conceptuel.

On peut suivre le heArt Ensemble sur Facebook et sur YouTube chaque semaine:
www.facebook.com/heartensembleMtl/
www.youtube.com/channel/UChmOnSdqonOBOXzg_FNICtQ
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The From the Basement project began at the end of 2015 when prolific drummer and founding member of the Quatuor de Jazz Libre du Québec (1967-1972) Guy Thouin called on saxophonist and seasoned improviser Felix-Antoine Hamel to re-form Thouin’s inactive group heArt Ensemble (originally founded in 1986). Since then, the duo - who is frequently joined by various guests - gathers each week in Thouin’s basement to improvise and explore various themes and ideas spanning different eras of the drummer’s long career, or to work on orginal material written for the new version of the group.

Oréade presents the result of an intense period of trio experimentation with harpist Marilou Lyonnais-Archambault. Her participation helps to enrich the language of the group with new stylistic possibilities and adds strong conceptual drive to the project. Unexpectedly, the music of the heArt Ensemble takes suprising formal directions in which their visceral and meditative free jazz blends with industrial sonorities and electronic manipulations.

Follow the heArt Ensemble on Facebook and Youtube for Weekly new content:
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Critiques/Reviews:

Le son du grisli # 5:
J’aime l’artisanat et ces deux belles pochettes de disque sont faites pour me plaire. D’autant qu’à l’intérieur c’est pas mal non plus. C’est qu’elles contiennent des nouvelles du batteur Guy Thouin (Quatuor de Jazz libre du Québec) et de son heArt Ensemble.

Si le nom de cette formation remonte à des années, elle désigne aujourd’hui l’association de Thouin et du saxophoniste Félix-Antoine Hamel. Sur From the Basement, ils sont même seuls – seuls tous les deux, si vous me suivez. On dirait qu’Hammel sait son Ayler par cœur, et que Thouin s’en amuse. Car les souvenirs, ça se remue, et de bien des façons encore ! Alors entre une impro désaxée et des élans de funk, le duo hésite. Après, c’est une marche folle, et après... Après, encore bien des choses, c’est pourquoi l’arrivée de la harpiste Marilou Lyonnais Archambault est la bienvenue.

C’est sur le CD orange. Tout de suite plus mélodique, et donc de temps en temps plus maladroit. Mais qu’importe, car il y a là souvent de la matière et même des idées ! Que Lyonnais-Archambault oriente ou non notre duo vers de terres plus incertaines encore que feu le free (on pense au modal d’Alice Coltrane sur Sounder, par exemple), l’expérience fait souvent son petit effet. [pc]

Top 20 albums 2019 - David Dugas Dion (Cuchabatta Records)

Andrzej Nowak - Trybuna Muzyki Spontanicznej (Pologne)
Improwizowany przewodnik w czasach nadprodukcji dźwięków
Traduction française de l'original spontaneousmusictribune.blogspot.com/2019/12/watts-antistandard-awatair-sld-heart.html

Un petit saut de grenouille de l’Argentine vers le Canada français ! Vétéran de la scène improv/free jazz locale : le percussionniste Guy Thouin et la formation heArt Ensemble qu’il a fondée dans les années quatre-vingt du siècle dernier. Actuellement, elle se présente le plus souvent sous forme de duo (avec le très brillant et beaucoup plus jeune saxophoniste Félix-Antoine Hamel), parfois avec des invités (dans le deuxième album, nous pouvons entendre la harpiste Marilou Lyonnais Archambault qui se sert également de l’électronique). Aujourd’hui, nous allons diriger nos yeux et nos oreilles vers deux albums de heArt, édités par un label local : Small Scale Music. La première improvisation libre en duo, en huit parties, dure 55 minutes et 3 secondes, tandis que la deuxième, en trio, est constituée de onze parties et dure 67 minutes et 9 secondes. Je vous invite à la longue (parfois excessivement longue), exposition de l’élégante et expressive free impro, bien enracinée dans le jazz, dont certains éléments nous sembleront familiers, mais qui s’écoute vraiment avec grand plaisir.

From the Basement. Percussions progressives et ouvertes, saxophone brillamment éraillé. Ils construisent sans cesse des expositions massives, habiles, très free jazz par endroits. Autant le percussionniste veille à maintenir la dramaturgie de l’ensemble et ne se décide que très rarement à s’embarquer dans un solo — mais alors quand ça lui prend, ça fait des étincelles (voir la cinquième partie) — autant le saxophoniste n’arrête pas de nous surprendre agréablement. Ne boudant ni préparations, ni modestes excursions en direction du sonorisme, connaissant très bien l’histoire de ce genre, il se fait un plaisir à faire surgir un thème puisé directement dans les trésors légués par Albert Ayler (première pièce), ou dans la dynamique d’une marche, si caractéristique du style de ce musicien (troisième pièce). La quatrième improvisation est un segment particulièrement réussi de cette musique du sous-sol : elle commence avec un saxophone haut perché et dansant soutenu par une batterie et des percussions particulièrement denses. La narration nous donne beaucoup de sueur et d’émotions libres et saines, avec, en conclusion, une poignée de préparations sonores des deux artistes.

La septième improvisation mérite elle aussi beaucoup de compliments. Au début, la narration est en feu. Par la suite, elle monte encore plus en valeur lorsque le saxophoniste se retrouve seul, qu’il met son flow en sourdine et part à la recherche du silence final par d’élégantes préparations. Dans la dernière partie, le percussionniste va chercher son tabla, se sert aussi de sa voix, donnant au disque une finale légère et sensuelle.

Oréade. L’honneur d’ouvrir cet album revient à la harpe, qui, avec son timbre pur, lance la mélodie. La percussion assure le rythme, tandis que le saxophone imite habilement les notes proposées par la harpe. La séquence suivante de ce récit est construite de manière semblable, légère, dotée de saveurs d’extrême orient. Les choses deviennent plus intéressantes à partir de la troisième improvisation. La harpe reçoit un brin d’électronique sous ses cordes, répand un fond ambient, les cymbales résonnent, tandis que le saxophone tisse une ballade noire comme du goudron. La cinquième improvisation attire elle aussi nos oreilles, — elle semble plus fougueuse, plus free jazz, avec de l’électronique qui ne se contente pas de rester aux abords, mais qui, énergique, mêle les plans acoustiques de la harpe et du saxophone.

Les musiciens se servent aussi des accents de la préparation et de la déconstruction. Le sixième numéro peut être aisément attribué au style drone & ambient. Dans la pièce qui suit, la harpe acoustique est de retour, la musique devient alors plus dynamique et nous poursuit avec un free jazz savoureux. Et tandis que durant les minutes qui suivent le critique commence gentiment à grincer des dents sur les longueurs des improvisations (il y a, entre autres, un retour du motif des tablas et de la voix que nous avons entendu dans le disque précédent), la dixième improvisation nous surprend agréablement – le saxophone soprano, la brillante percussion et la harpe au son pur s’y adonnent à d’intéressants et minimalistes échanges de courtoisie. À la toute fin du disque, on retrouve le thème de la première partie que conclut très bien le saxophone chantant.

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Top 20 albums 2019 - David Dugas Dion (Cuchabatta Records)

Vital Weekly www.vitalweekly.net/1212.html
Two excellent cd-releases from the Montréal-based independent Small Scale Music-label that normally chooses for cassette releases. Heart Ensemble is also from Montréal. It is a duo of Guy Thouin and Félix-Antoine Hamel, operating since 2015. Thouin used the name ‘Heart Ensemble’ earlier for an ensemble led by him from 1986-1998. His activity, however, has a far longer history. Thouin was the co-founder of Quator de Jazz Libre de Québec, the first free jazz ensemble in
Montréal. Also, he was a co-founder of Avant-prog band L’Infonie, both near the end of the 60s. He studied percussion and for many years also tabla in India. This year the Montréal festival Suoni per il Popolo-festival paid tribute to the legendary Le Quator. Thouin, the only surviving member
from the original line up, played with Félix-Antoine Hamel, Craig Petersen and Nic Caloia. ‘From the Basement’ documents some of the best moments of Thouin and Hamel recorded during 2015-2018. In eight vivid and focused improvisations, they explore themes and motives, played
with verve by Hamel following free jazz manners, and Thouin playing in a relaxed and playful style. An improvisation like ‘Mtl Summer’ is a good example of their communicative and organic interplay. On the closing track ‘Tehai’ we hear Thouin play in an Indian percussion style. Often
they work with guests like on ‘Oreade’ recorded in 2018. This one has them joined by Marilou Lyonnais Archambault, playing harp and electronics. Archambault is a multidisciplinary artist, working as a graphic designer, visual artist and musician. With Nela Paki, she has a dark ambient duo Saudade. In collaboration with Thouin and Hamel, we meet her as an improvising musician. Playing harp and electronics she adds some very different ingredients compared to ‘From the Basement’. Due to her contributions, some of the improvisations are more lyrical and built from melodic patterns, like ‘Ostinato’and ‘Daydream’. ‘Awakening’ has some eastern flavour and is meditative. Again Hamel has a strong presence with his inspired playing. And it is very nice to have at last some more recordings with pioneer Thouin, whose activity is badly documented,
etc. (DM)

Andrzej Nowak - Trybuna Muzyki Spontanicznej (Poland)
Improwizowany przewodnik w czasach nadprodukcji dźwięków
English translation from original on spontaneousmusictribune.blogspot.com/2019/12/watts-antistandard-awatair-sld-heart.html
From Argentina, the frogs jump to the French part of Canada! Veteran of the local free improv / free jazz scene, drummer Guy Thouin and the formation heArt Ensemble, which he brought to life in the 80s of the last century. Currently, it usually takes the form of a duo (here the exceptionally smart, much younger saxophonist Félix-Antoine Hamel), sometimes guests are invited (on the second album we hear the harpist Marilou Lyonnais Archambault, who also uses electronics). We are bending our eyes and ears over two hE records released by the local label Small Scale Music. The first free improvisation in a duo consists of eight parts, it lasts 55 minutes and 3 seconds, the second in a trio is eleven parts, 67 minutes and 9 seconds. We invite you to a fairly long (sometimes too long) exhibition of a stylish, expressive free impro, well rooted in jazz, of which many elements seem very familiar to us, but which is listened to with great pleasure.

From The Basement. Progressive, open drumming and a brightly screeching saxophone that build agile, massive, sometimes very free jazz exhibitions over and over again. While the drummer cares about the dramaturgy of the whole and rarely decides to solo antics (but as he does, sparks fly, see the fifth part), the saxophonist surprises with something positive. He does not shy away from preparations, modest trips to sonoristics, he knows the genre's history well, he likes to sound with a melody straight from the treasures left after Albert Aylera (the first song), or the march dynamics so characteristic of this music (the third song). A particularly successful piece of music from the basement is the fourth improvisation: it begins with a tall, very dance-like saxophone, supported by extremely extensive drums & percussion. The narrative provides us with a lot of sweat and healthy, free emotions, and is summed up by a handful of prepared sounds from both artists. Also the seventh improvisation deserves a lot of warm words - initially the story is fiery, but it still gains value when the saxophonist stays alone, suppresses his flow and looks for final silence with stylish preparations. In the last part, the drummer reaches for the tabla also uses his voice, making the finale of the album extremely light and sensual.

Oréade. The opening honors of this hE album fall to the harp, which gives a clear timbre of melody. The drums take care of the rhythm, and the saxophone nimbly imitates the notes proposed by the harp. Similarly constructed is another episode of this story, light, fragrant in the Far East. Interesting things start with the third improvisation. The harp gets some electronics under the strings, it sows an ambient background, the cymbals resonate, and the saxophone is black as a pitch ballad. The fifth improvisation also catches our ear - it seems to be more feisty, free jazz, with electronics that is not on the side, but vigorously tangles acoustic saxophone and drums. The accents of the preparation and deconstruction of sounds are also the participation of musicians. The sixth number can be safely saved to the drone & ambient category. In the next song, the acoustic harp returns, the music gains in dynamics and chases us with juicy free jazz. And when in the following minutes the reviewer gently starts to grumble over the lengths of improvisation (including the tabla and voice motif, known from the previous album), the tenth improvisation is positively surprising - the soprano dance saxophone, bright percussion and clean harp engage in an interesting, minimalist exchange of courtesies . The theme of the melody from the first part returns to the finale of the album, which is well summarized by a singing saxophone.